Il est un constat irréfutable que le respect de la parole, du dû remboursable, de l’engagement pris s’est délité et l’on peut (avoir peur de) se poser la question de l’ossature de notre vie sociale.
Dans cet excès, le pan, qui se devrait structurant, de l’organisation du travail, de nos entreprises consomme de l’humain sans se soucier du lendemain et pousse l’individualisme à son paroxysme. L’homme est un CV auquel on ne répond plus, le contrat n’a de valeur que dans l’instant, s’il est signé ! Parallèlement les profits des entreprises n’ont jamais été aussi hauts, mais plus grave, jamais aussi déconnectés de la vie des populations, l’humain perd sa place et nous allons le payer et oui..
Mais où sont ces soi-disant seigneurs ? Les vrais mecs, ces hommes qui assurent et rassurent, dotés de ce masculin sacré auquel je fais référence dans mes conférences, les héros de notre enfance, ceux qui ont de l’élégance relationnelle, ceux qui respectent les valeurs et qui les font respecter, je vais essayer ici de donner les raisons pour laquelle ce monde a changé selon moi.
La période que nous venons de traverser n’a rien arrangé, cette société anxiogène engendre des comportements encore plus excessifs, d’ego, d’individualisme à outrance, dénis, peur, fuite, abandon, les personnes sont de plus en plus isolées et perdent ce qui faisait leurs fondations dont le courage.
Sur ces changements, je vous présente mon prisme de lecture et les deux raisons qui me semblent plausiblement à l’origine de ce changement : La première tient à la féminisation de notre société. Les hommes ont démissionné de leur masculin, ce sont les femmes qui ont pris le relai, car elles sont intrinsèquement plus courageuses, elles donnent la vie, elles travaillent et assurent en plus l’éducation des enfants, elles n’ont pas une tâche facile !
Par contre cela se complique lorsque l’adolescent cherche son modèle masculin qui n’est plus présent dans les familles. La maman n’ayant pas ce masculin en elle, elle s’est substituée et fait de son mieux, mais le manque est là !
Je constate aujourd’hui ce manque, dans mes interventions afin de redonner des repères au sein des familles et des règles à ces ados qui ne demandent qu’à devenir des hommes, mais qui sont sous l’influence d’un système social individuel et sans repère masculin, qui plus est ne faisant plus de sport et seulement éduqués par notre système de consommation…
On ne peut que constater ce déséquilibre, les hommes ne sont plus à leur place, mais les femmes non plus, les hommes avec du féminin et les femmes dans leur masculin, quel triste bazar !
La seconde est que les gens sont de plus en plus seuls, bien que de plus en plus connectés aux réseaux, mais de moins en moins dans le partage réel dans les relations. On a fabriqué une société de consommation l’humain en est le fruit.
En fait la pandémie a été pour de nombreuses personnes une bonne raison pour ne plus avoir à décider, mais au contraire pour se cacher, rester à la maison en télétravail, se donner de bonnes excuses pour ne pas bouger, demain ce sera le prix du carburant et ainsi de suite… On consomme, on ne bouge plus !
Nous, organisateurs d’événements, sommes de plus en plus confrontés à des désistements de dernière minute ou à l’inverse des présences non prévues, les invités se décident à la dernière minute parfois sans informer personne, c’est le reflet du manque de courage de décision : dire oui ou non quand cela est demandé, mais également de l’individualisme des gens peu concernés par les contraintes qu’ils créent en ne répondant pas ou en arrivant sans prévenir.
Le code d’honneur de la parole est un acte de grandeur et je suis convaincu que la famille des irréductibles à qui j’appartiens sera dans des générations futures une référence qui sera à nouveau reconnue. Lorsque les entreprises recruteront avec des critères orientés plus sur l’envie que sur les diplômes, l’espoir renaitra et pour un parallèle sportif en guise d’exemple, on voit qu’amonceler des individualités ne fait pas une équipe, c’est l’exemple du PSG actuellement qui malgré 3 (ou 11) des meilleurs joueurs du monde n’arrive pas à finaliser son ambition et objectif : les individualités ne passeront jamais le CAP des complicités !
Pour conclure positivement, avec une note sportive, les enfants qui ont fait du sport, ou ont été élevés dans des familles ou un des parents fait du sport, vous les retrouverez assurément plus tard dans une vie, en place, avec des valeurs, et des prises de décisions assumées, des hommes simplement avec des valeurs et du courage, celui qui est inculqué par le sport !
Didier Don