C’est un dispositif qui permet de faire le lien entre le milieu médical et le milieu du sport et de l’activité physique, ceci au service des territoires.
Au-delà de réponses concrètes de prise en charge, l’idée plus large est de faciliter et œuvrer pour la promotion de l’activité physique à visée de santé ainsi que pour la création de réseaux en ce sens.
Efformip est à l’initiative de la première Maison Sport Santé de Haute-Garonne ? Pourquoi et comment ?
Efformip était précurseur en matière de prescription d’activité physique donc forcément dans cette nouvelle perspective de création des Maisons Sport Santé il paraissait évident de se lancer dans ce challenge, renforcer le réseau de professionnels par une approche territoriale afin de travailler toujours autour du patient. Dès le début il y a eu une dynamique de partenaires qui se sont associés au projet pour un vrai engagement « multi partenarial ». Il y avait le souhait du Conseil Départemental, l’offre d’hébergement de la Mutuelle du Rempart, la conjonction de plusieurs partenaires et l’antériorité d’Efformip sur le sujet donc une légitimité supplémentaire pour créer la première antenne de Haute-Garonne.
Comment une personne correspondant aux critères d’accès, peut-elle s’informer sur ce dispositif et sur les prestations proposées ?
Il y a deux « entrées » à la Maison Sport Santé-31 (MSS), l’une pour les professionnels dont nous reparlerons, l’autre pour le grand public. Toute personne qui souhaite engager une démarche ou s’informer sur l’activité physique à visée de santé ou thérapeutique, nous sommes là pour lui répondre, on s’adresse vraiment à tout public. C’est un vrai changement pour Efformip qui s’était focalisé initialement sur les personnes atteintes de maladie chronique. Une personne sédentaire qui se dit que l’activité physique peut être bonne pour sa santé, nous sommes là pour l’accueillir, l’informer, lui proposer un bilan ou une pratique sportive qui peut exister près de chez elle ou au sein même de la MSS.
Pour ce qui concerne les pros, notre travail consiste, en premier lieu, à informer en vue du déploiement d’actions. Nous avons fait dernièrement un webinaire pour les éducateurs sportifs et toute personne qui œuvre dans le milieu sportif et qui se pose des questions sur le sport santé, sur les recommandations en matière d’activité physique, de sédentarité. Nous l’avons réalisé en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, ainsi que le CDOS 31 en mettant également en lumière le volet législatif, puisqu’il y a des lois qui évoluent, dans le cadre du sport sur ordonnance par exemple.
Notre volonté est également de créer des antennes pour pouvoir mettre nos dispositifs au service des populations sur l’ensemble du département.
La Maison Sport Santé a été inaugurée, il y a maintenant 2 ans, dans un contexte sanitaire évidemment particulier, quel bilan en tirez-vous à ce jour ?
C’est vrai qu’avec la COVID il y avait beaucoup d’incertitudes et de complexité d’organisation, de craintes aussi, notamment des personnes que nous accompagnons. Mais en même temps, la période a mis en lumière toute la nécessité sur ces questions d’activités physiques, de sédentarité, le confinement a bien montré, à l’ensemble de la population, les effets que cela pouvait avoir sur la santé. Les professionnels se sont rendu compte que les confinements ont eu des effets assez importants sur les personnes et ont accéléré quelques processus…
Je trouve qu’il y a une vraie prise de conscience de ces questions-là, on a des personnes qui viennent en étant déjà motivées « j’ai vécu les confinements, je sais que j’ai besoin de bouger, de faire de l’activité, mais je ne sais pas comment… », ce qu’on entendait beaucoup moins auparavant.
Quels sont vos axes de travail principaux ?
Notre première problématique concerne le patient ou en tout cas le bénéficiaire. Comment le rendre acteur ? Comment peut- il comprendre que oui il peut agir pour sa propre santé ? C’est ce message qui est complexe à trouver, trouver les mots qui conviennent à la personne et engager un changement de comportement. Notre société est très sédentaire, elle nous pousse à ne pas utiliser notre corps donc c’est un combat de tous les jours. La réponse est une continuité d’accompagnement, afin d’intégrer l’activité physique dans le parcours de soins ou de santé et le mot parcours n’est pas anodin. On part d’un point A à un point B, c’est tout l’enjeu d’une démarche tout aussi éducative que sportive, pour que la personne puisse devenir actrice, travailler avec lui sur ses habitudes de vie. On pense que l’activité physique c’est simple, mais en fait non c’est très compliqué avec notre mode de vie. Tout le monde entend qu’il faut 30 min d’activité physique, pour certains ça paraît une montagne, mais quand on dit qu’il est prouvé que 3 x 10 min peut avoir autant d’impact que 30 min d’affilée, là ils disent que ça leur parait possible, on accompagne cette progressivité-là pour qu’ils se rendent compte qu’ils en sont capables.
L’autre projet de développement consiste à ouvrir des antennes afin de toucher un maximum de territoires en complémentarité avec ce qui existe et ainsi faciliter et déployer des programmes et des propositions pour les populations. À ce jour, nous sommes en lien avec Grenade, Villemur, Muret avec la CPTS, une maison de santé pluridisciplinaire pas très loin de Toulouse, on est également en train de travailler sur Luchon.