Née à Cucq (62) le 6 juillet 1976, c’est à l’Alpe d’Huez qu’Ophélie Rácz David débute le ski montrant très vite des dispositions. Son père d’origine Hongroise (ancien basketteur olympique) lui permet alors d’obtenir un passeport Hongrois. C’est sous ces couleurs qu’Ophélie participe à la Coupe du Monde de ski alpin puis aux JO de Lillehammer (1994) en slalom et combiné.
Elle se dirige alors vers le skicross et très (très) vite concours au plus haut niveau, sous les couleurs tricolores. Elle brille ainsi aux Winter X Games, en Coupe du Monde, aux Championnats du Monde obtenant toutes les couleurs de médailles, idem pour les globes, et un nombre impressionnant de victoires et podiums.
Ophélie représente la France lors de trois olympiades à Vancouver en 2010 (9e place), Sotchi en 2014 (4e place) et Pyeongchang ou malheureusement elle se blesse gravement au genou à l’entraînement.
De sport insatiable, elle s’essaie au VTT avec bonheur (encore) puisqu’elle gagne la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez et participe au Roc d’Azur en tandem avec le multiple champion du monde Nicolas Vouilloz.
Ophélie, 4 ans se sont écoulés depuis vos derniers JO, que devenez-vous ? Quelle est votre reconversion ?
Je partage ma vie entre la Corse où mes parents vivent et l’Alpe d’Huez. J’ai une agence événementielle, j’organise des courses de ski, des séminaires et j’interviens lors de conférences.
Je suis, avec une associée, également sur une activité d’édition de magazines gratuits attachés aux stations de l’Alpe et de la Clusaz. Je suis également consultante sur France TV.
En cette année 2022, vous vous êtes lancé un défi inédit ?
J’ai ressenti la nécessité d’aller à la rencontre de la France en vélo. Le défi devait durer 40 jours et passer par les 4 points cardinaux. C’était une aventure d’abord très personnelle, mais que j’ai finalement partagée avec ceux qui les souhaitaient au travers de quelques médias qui se sont intéressés à mon parcours.
C’était un projet sportif ?
Oui et non ! Oui parce que les chiffres sont parlants, 5600 kilomètres, 55 000 mètres de D+, de 90 à 210 kilomètres par jour, 140 en moyenne et non parce que la rencontre avec les gens était un but également primordial.
Même si je roulais avec toutes mes affaires et donc des sacoches, tout était profilé pour réaliser toutefois une performance.
Comment étaient rythmées les journées ?
Je partais tôt le matin et m’arrêtais tôt dans l’après-midi, je prenais le temps de rencontrer les gens, je logeais chez l’habitant, c’était une caractéristique forte de mon défi…
Pour contextualiser ce projet, il faut savoir que je suis partie totalement seule, mes seuls partenaires m’avaient fourni un vélo de grande qualité, et un budget de 2000 €. C’était une expérience pure, j’ai pris énormément de plaisir à réaliser ce périple.
J’imagine que tout n’a pas été simple ?
Non bien sûr, cela restait un défi sportif et les périodes de canicule n’ont pas toujours été simples à gérer. C’était également la raison pour rouler tôt le matin.
Un côté très sympathique, c’était le fait qu’en relatant au jour le jour mon parcours, quelques cyclistes venaient parfois rouler à mes côtés, c’était très agréable.
Le qualificatif le plus significatif pour décrire ce projet c’est partage, partage avec moi-même, je pédalais (et pensais) souvent seule, partage avec les gens, des rencontres formidables, un suivi sur les réseaux, des récits sans cesse depuis et partage avec la nature tout au long des routes de France et ses 4 points cardinaux.
Propos recueillis par André Lafenetre.