Sylvain, merci de nous expliquer en préambule le terme « parasport » Nous utilisons le terme « parasport » pour l’ensemble des pratiques sportives qui sont exercées par des personnes en situation de handicap et ainsi élargir au-delà des handicaps moteurs, mais également psychiques, sensoriels, cognitifs, mentaux…
Pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Originaire d’Albi, j’ai effectué mes études à Toulouse. Ma première expérience professionnelle importante s’est déroulée au sein de la Fédération Française de Badminton où je suis resté 8 ans. Je dirigeais le service territoire durable qui est le service développement de la Fédé sur des thématiques emploi, formation, équipements, développement durable…
Puis, vous êtes entré au CPSF…
Le CPSF était concentré jusqu’en 2019 sur l’accompagnement des équipes de France paralympiques aux Jeux olympiques, puis s’est orienté également sur une mission essentielle de développement des pratiques sportives par les personnes en situation de handicap ; donc d’un déploiement en région, comme moi, en Occitanie.
Le CPSF a fait le choix fort de ne pas créer des organes déconcentrés en région pour différentes raisons : la rapidité de déploiement d’abord, compte tenu de la proximité de Paris 2024, mais également pour ne pas constituer une nouvelle strate d’entités susceptible de rechercher des financements en région.
Quelles sont vos connexions avec les comités et ligues handisport, sport adapté ?
Elles sont excellentes, nous sommes des facilitateurs, des accompagnateurs sur certains dossiers, en étant membres fondateurs de Paris 2024 ainsi que de l’Agence Nationale du Sport.
Handisport et Sport Adapté sont membres fondateurs et majoritaires au comité d’organisation du CPSF. Nous avons d’autres membres : les fédérations délégataires. C’est le point un peu technique et compliqué… historiquement, il y a au ministère des délégations par disciplines, à l’exception du handisport et du sport adapté qui avaient une délégation par public. C’était la situation jusqu’en 2017, quand il y a eu une première vague de 13 fédérations qui se sont également positionnées sur ce public et les pratiques parasportives. (Elles sont aujourd’hui 16 en plus de Handisport et Sport Adapté). Toutefois, seule la Fédération de Surf a une délégation sur le sport adapté.
Il y a des collaborations entre des fédérations et le handisport. Ainsi le basket. Les deux fédérations mettent en place des actions communes.
Le CPSF n’a pas d’autre but que de servir le développement des personnes en situation de handicap et également de tous les acteurs essentiels, on s’appuie sur eux et l’on essaie de faciliter leur travail tout simplement. Voilà comment se structure notre écosystème, sachant que les délégations sont accordées pour 4 ans, le temps d’une olympiade.
Quelles sont vos missions en Occitanie ?
La première était de réaliser un état des lieux de la pratique des personnes en situation de handicap sur le territoire de l’Occitanie. Cela n’avait jamais été réalisé. C’est un travail fastidieux, long, car nous manquons de données concrètes. Nous avons essayé de collecter un maximum d’éléments. C’est un premier travail qui a été remis en décembre 2020 sur lequel je m’appuie à l’heure actuelle pour continuer à avancer, car, dans ce travail, il y avait des préconisations qui ont vocation à interpeller certains acteurs.
Nous devions organiser les journées du parasport qui ont été annulées et que l’on espère positionner en septembre/octobre. Elles avaient vocation à présenter cet état des lieux et à rassembler durant une journée l’ensemble des acteurs régionaux concernés par la pratique du parasport. L’objectif : que le milieu scolaire rencontre le médico-social, pour que la santé rencontre la pratique sportive. Sans oublier d’expliquer pourquoi nous nous mettons tous autour d’une table pour définir les priorités afin d’améliorer la situation ; notre rôle étant celui d’entremetteur.
Mes interlocuteurs sont les ligues régionales, les comités régionaux, le Conseil Régional ; la DRAJES, les SDJES et les conseils départementaux qui ont la compétence pour les personnes en situation de handicap en lien avec la MDPH. En tant que membres fondateurs de l’ANS, nous avons également un poste aux Conférences Régionales du Sport.
Avez-vous des actions événementielles ?
Nous organisons une série d’opérations nommées « la relève » qui permettent de détecter des personnes en situation de handicap qui viennent, durant une journée, passer des tests pour ensuite intégrer potentiellement des collectifs Français, des teams, la relève ou des fédérations qui souhaitent s’emparer de leur potentiel.
Nous avons également des projets nationaux qui sont conjointement menés avec le CNOSF, l’ANS et Paris 2024 : « Impact 2024 » que nous cofinançonsk et qui a vocation, au regard de thématiques, d’amener les structures à créer des consortiums pour innover en matière de sport et créer sur les territoires de vraies dynamiques et ainsi créer un héritage à Paris 2024.
Votre site internet déborde de projets !
Oui ! Pour exemple un appel à projets nous tient à cœur, il s’appelle « ESMS XClub » et a pour finalité de mettre en relation des clubs sportifs avec des établissements et services médico-sociaux. C’est quelque chose que certains acteurs font très bien, par exemple le sport adapté puisqu’il y a beaucoup de ESMS avec lesquels il travaille, dans lesquels ils ont même des sections qui sont implantées, des clubs. Nous accompagnons financièrement les clubs sportifs qui souhaitent intégrer ce projet.
Arrive un autre projet « Trouve ton parasport » qui consistera en un logiciel qui permettra à des personnes en situation de handicap, une fois des critères renseignés, d’être orientées vers des disciplines sportives et même des clubs. Nous nous positionnons à ce niveau en tant que facilitateur.
Nous avons collaboré avec le CROS sur une plaquette d’accompagnement au label « Terre de Jeux ».
Nous développons un guide pédagogique qui permettra, aux clubs de se lancer dans le parasport et de lever les freins. De la même manière, en partenariat avec l’ANDES, nous souhaitons accompagner les élus en charge des sports dans leur prise en compte des parasports pour lever les freins en la matière.
Quelles sont les ressources du CPSF ?
Nous sommes financés au travers d’un partenariat avec l’État comme les fédérations d’une part et d’autre part grâce à des partenariats privés qui sont essentiellement liés à Paris 2024 puisque nous avons cédé l’ensemble de nos droits à Paris 2024 jusqu’en 2024.
Propos recueillis par André Lafenetre
Contact : https://france-paralympique.fr