JL. Charrier (Ostéopathe du sport, Coordinateur Pédagogique à l’Institut Toulousain d’Ostéopathie).
De nombreuses études révèlent que l’activité sportive est, en plus d’être ludique, nécessaire au bon développement de l’enfant.
Marianne Engle, psychologue spécialisée dans le sport et professeur au NYU child study1 détaille de nombreux bienfaits notamment :
• Sur le plan physique par le renforcement de la musculature et des os, l’amélioration des réflexes, de l’attention et de la concentration.
• Sur le plan psychologique, par le renforcement de l’estime de soi, la réduction du stress et de la dépression ainsi qu’un plus grand degré d’empathie.
• Sur le plan cognitif et social, par une amélioration des résultats scolaires, une plus grande sociabilité.
Ces avantages existeraient, quelle que soit la discipline pratiquée.
L’enfant doit être accompagné dans la découverte de la pratique du sport pour lui proposer ce qui lui conviendra le mieux. C’est environ vers 5 ans, lorsque leur motricité et les capacités de coordination sont plus développées que la pratique d’un sport leur permettra de développer des compétences et d’assimiler des règles et des concepts tels que le travail d’équipe et le fair-play…
Les risques de l’inactivité physique chez l’enfant ont aussi été étudiés et il paraît essentiel de ne pas les ignorer.
Les enfants sédentaires présentent en moyenne des niveaux de facteurs de risques (surpoids et obésité, tension artérielle, syndrome métabolique, etc.) plus élevés. Comme chez l’adulte, les activités de type aérobie sont les plus à même de prévenir ces facteurs de risques.
Les études de type dose/réponse montrent que la pratique d’une activité physique régulière chez l’enfant présente un effet bénéfique indéniable et plus ce niveau de pratique est important, plus grand est le bénéfice.
Il est ainsi recommandé que tous les enfants et adolescents entre 5 et 17 ans pratiquent au moins une heure d’activités physiques d’intensité modérée par jour. L’activité aérobie doit prédominer, mais il est conseillé de faire un travail de force musculaire hebdomadaire.2
Mais, qui dit sport dit contrainte et l’organisme de l’enfant n’est pas épargné, car, à l’activité physique se rajoute le port des cartables et les mauvaises postures en classe, sur un squelette en croissance encore incomplètement ossifié.
En adaptant ses techniques à l’habitus physiologique ainsi que la pratique sportive de l’enfant, l’ostéopathe va repérer les différents déséquilibres corporels et tenter de les améliorer voire de les corriger dans une approche systémique appropriée.
En ostéopathie, le symptôme n’est pas forcément l’expression d’un problème local, mais peut être la conséquence d’une dysfonction éloignée ou ancienne. C’est pour cela qu’au cours d’une consultation d’un jeune patient pratiquant une activité physique régulière, on peut avoir des motifs de consultation aussi singuliers et variés que des troubles du sommeil, une agitation excessive, un retard d’apprentissage, des problèmes digestifs, des troubles ORL fréquents, des troubles de la statique vertébrale accompagnés de dorsalgies et des désordres posturaux.
Devant tous ces signes, l’ostéopathe fera preuve d’une grande vigilance clinique. Il sera plus particulièrement attentif aux chutes et aux traumatismes « cachés » (commotions cérébrales, par exemple) surtout si l’enfant pratique des sports à impacts.
En effet, on a pu observer que des chocs répétés sur la boîte crânienne peuvent entrainer des difficultés de concentration, des accès de colère ainsi que des troubles du sommeil. La pratique ostéopathique peut contribuer à apaiser l’enfant, l’aider à mieux se concentrer et retrouver une bonne qualité de sommeil. Le résultat est d’autant plus efficace que la prise en charge est précoce.
L’ostéopathe sera aussi attentif à la santé de l’enfant « athlète de haut niveau ». En effet, même si la pratique physique est jugée globalement bénéfique, elle comporte aussi des risques, tant au niveau physique (risques d’accidents, entraînement excessif ou « over training symptom ») que psychologique (pression de la réussite, baisse de l’estime de soi, trop grande implication dans la discipline, etc..). Le praticien devra être capable d’appréhender cet environnement particulier afin de pouvoir, le cas échéant, réorienter son jeune patient vers des professionnels compétents.
L’Institut Toulousain d’Ostéopathie, dans ses deux cliniques pédagogiques ostéopathiques de Labège et Toulouse, propose des consultations ostéopathiques durant lesquelles les étudiants de 5e année sont amenés, sous la supervision d’un tuteur formé à la prise en charge des enfants, à s’occuper de jeunes sportifs. En effet, notre institution délivre une formation qui permet à nos étudiants d’acquérir une véritable compétence dans ce domaine, ce qui leur permet d’effectuer des consultations en toute sécurité pour ces jeunes patients.
Bibliographie :
1. https://nyulangone.org » Child Study Center | NYU Langone Healt
2. Janssen H, LeBlanc G. Systematic review of the health benefits of physical activity and fitness in school-aged children and youth. Int J Behav Nut Phys Activity 2010 ; 7 : 40-5.