L’ANDES a invité Sports Région à rencontrer M. Belkhir Belhaddad Député de Moselle en visite à Toulouse dans le cadre de sa mission parlementaire de référencement des équipements sportifs. Patrick Appéré (Président de l’ANDES) : « Il faut un plan Marshall des équipements sportifs structurants locaux ». L’ANDES est force de proposition et à l’origine de l’élaboration de nombreux guides pratiques à l’intention des collectivités et du monde sportif dont le « Guide pratique Plan 5000 équipements de proximité ».
Monsieur Belhaddad, quel est l’objectif de votre visite à Toulouse ?
Ma visite s’inscrit dans le cadre de ma mission, confiée par le Premier ministre, qui consiste à recenser et cartographier les équipements sportifs sur le territoire français. C’est une mission complexe parce qu’on se rend compte qu’il n’y a pas que les équipements des collectivités même s’ils sont les plus nombreux. Il y a par exemple les équipements de l’éducation nationale, les équipements du secteur marchand ou encore, j’en parlais ce matin avec le SDIS, les équipements appartenant aux pompiers, beaucoup de ces sites ne sont occupés que quelques heures par jour, c’est un vrai sujet…
Pourquoi ce recensement en ce moment ?
Il faut anticiper l’héritage 2024 et voir à horizon 2030/2040. Les problématiques et orientations sont en conséquence très diverses pour du déploiement ou de la rénovation.
Il y a les équipements de proximité tels que les skateparks, les tennis… et également les équipements structurants tels que les piscines, les gymnases…
Or, il y a quelques décennies, les budgets d’entretien de ces sites n’avaient pas été suffisamment bien évalués voire pas du tout et les collectivités se trouvent en grande difficulté devant ces problématiques.
La question des lieux de pratiques est essentielle dans l’héritage des jeux et l’accueil des pratiquants. Sans aller vers des prospectives démesurées, le plan 5000 équipements doit être pensé à la fois dans ses financements, ses lieux d’implantations, ses entretiens et surtout ses utilisations.
Vous êtes ici au stade Ernest Wallon, aux Sept deniers, fief du Stade Toulousain dont vous venez de rencontrer le Président ?
Il y a deux raisons à cela, la première c’est que les clubs professionnels sont et doivent être concernés par le maillage et l’utilisation des équipements sportifs dont ils sont occupants ou propriétaires. En l’occurrence, Ernest Wallon et tout le site autour font l’objet d’un large projet immobilier, mais également culturel et bien sûr sportif, c’était l’occasion d’en découvrir les perspectives et la dimension sociétale. L’utilisation de ces équipements doit être optimisée et donc ouverte à d’autres structures associatives, c’est d’ailleurs le cas pour les établissements scolaires proches par exemple.
Le projet comprend un volet sport santé très intéressant, une question posée était celle de sa valorisation, nous devons regarder cela de près, à l’instar d’un label, pourquoi pas ?
Le sujet du sport santé est-il important dans votre démarche ?
Le sport santé, on en parle beaucoup, il est temps de mettre en place des réformes structurantes.
Nous sommes d’ailleurs en période de présidentielles…
Je pense que le sport doit être au cœur d’un projet de société, ce qui n’a pas été le cas ces 20, 30, 40 dernières années, il doit l’être en accord et conjointement à d’autres thématiques comme le développement durable la transition écologique, sans cela ce ne sera pas possible. Il y a plusieurs sujets, et un vrai enjeu. À commencer par la question du sport scolaire qui est crucial pour créer une nation sportive ; puis d’avoir la possibilité tout au long de la vie, partout sur notre territoire, de pouvoir pratiquer des activités physiques et sportives. Il faut accélérer et amplifier de manière beaucoup plus importante ce qu’on est en train de faire avec le savoir nager, le sport à l’école qui est fondamental, les 30 minutes entendues doivent être généralisés dans toutes les écoles.
Cela passe forcément, aussi, par un grand plan d’équipement pour les 10, 15 et 20 prochaines années. On vient de voter une loi sur le développement des pratiques sportives et la démocratisation du sport, il reste encore beaucoup à faire, mais l’on a initié chaque processus.
L’autre enjeu de la nouvelle gouvernance du sport, c’est de territorialiser cette politique sportive et de mettre en place des politiques partenariales, avec l’ensemble des acteurs. Plutôt que de rester chacun dans son domaine de compétence, on se doit de travailler ensemble l’éducation nationale, le mouvement sportif, le pôle économique, c’est un changement de paradigme fondamental pour faire en sorte de décloisonner.
Le projet est ambitieux…
Le sport doit être partout, chacun doit avoir un équipement accessible à proximité raisonnable, la question du sport santé doit être au cœur de notre société, dans les loisirs, mais également au sein des entreprises de façon à construire un vrai parcours de vie sportive !
Propos recueillis par André Lafenetre